Du coup si je prend admettons une paire de JJ alors que je n'en ai besoin que d'une, j'ai moins de chance d'avoir de pépin sur une paire appairé que sur deux tubes non trié, déjà simplement avec le fait qu'ils ont été un minimum vérifié. ?
Je ne pense pas : dans les 2 cas, ils ont tous étés "un minimum vérifiés", le regroupement par caractéristiques/chiffres similaires intervient ensuite. Mais pour autant, oui, ton raisonnement se tient, Strathydra : si c'est un push, autant remplacer les deux pour un meilleur équilibre (à priori) et garder l'autre encore bonne en secours; si c'est un simple étage, tu auras un tube de rechange de caractéristiques identiques, ce qui n'est pas mal en soi.
il m'est arrivé plusieurs fois sur du JJ d'avoir ou des tubes microphoniques en puissance ou préamp (qui produisent du crachotement) ou sifflant, 2 fois de suite sur de la rectifieuse
Les tubes
microphoniques, comme leur nom l'indique, sont sensibles aux
vibrations extérieures : cela vient du fait que leurs électrodes sont mal accrochées d'origine OU BIEN ont pris du jeu à force de vibrations dans l'ampli à cause des HP, des transports, etc... Cela arrive aussi bien dans les tubes préamplificateurs que dans les tubes de puissance : les EL84/6BQ5 et EL34/6CA7 y sont très souvent sujettes, plus que les 6V6 et 6L6. Cela peut provoquer des court-circuits internes au tube, intermittent ou définitifs, ce qui n'est pas très bon pour l'ampli.
Ce genre de parasite va du crépitement au bruit de vaisselle qu'on range, allant parfois jusqu'à la pétarade assortie de flashes (court-circuits) pour situer le symptôme. Il peut être également responsable de Larsen, de sonorités bizarres dues à ce que le tube "vibre" avec les notes jouées.
Pour l'identifier, c'est assez simple : mettre en route l'ampli avec les réglages habituels, guitare branchée mais avec son volume coupé, puis taper (gentiment, façon xylophone) sur le tube incriminé avec un crayon à papier par exemple (j'utilise une baguette de batterie, entre autres accessoires de percussion pour ce travail) : la microphonie doit nettement s'entendre dans le HP. Attention : taper sur un tube peut faire vibrer l'autre qui est le vrai coupable, si bien qu'on ne sait plus qui est qui... Faire preuve de ruse, donc.
Un tube qui
crachote fait ce que l'on appelle du
"bruit de cathode". Le filament chauffe la cathode, laquelle est recouverte d'un enduit blanc à haut pouvoir emissif (dont j'ai oublié le nom) qui émet les électrons nécessaires au fonctionnement du tube. Cette émission d'électron peut s'avérer bruyante d'origine, ce qui est dû à une enduction irrégulière de la cathode, ou bien il peut survenir à la longue, suite à l'usure de l'enduit émetteur.
Ce phénomène affecte principalement les tubes préampli qui travaillent avec un niveau de signal plus faible, et ce d'autant plus qu'on se rapproche des étages d'entrée ou de gain de l'amplificateur. Le passage au banc de vieillissement / stabilisation des caractéristiques permet d'éliminer le bruit de cathode ou de rejeter les tubes restés défectueux sur ce point.
Un tube qui
"chante, siffle" est le signe du
"ring-effect" : c'est une variante de la microphonie ou le tube rentre en
auto-vibration parasite tout seul, suite à des électrodes mal accorchées qui interagissent entre elles avec le passage du courant dans le tube. Cela vu du bruit de Larsen micro/HP bien connu a des bruits de sonnette, en passant par la flûte à bec mal jouée ou encore les cigales... On peut le produire et/ou l'arrêter en tapant sur le tube, mais en général il se produit tout seul et tend à revenir de lui-même. Il peut aussi être intermittent... A intervalles parfois longs !
Un tube qui
ronfle, allant du bourdonnement discret au diesel marin d'un cargo, est le signe d'une
perte d'isolement filament-cathode : le filament du tube est chauffé en courant alternatif 50Hz (60Hz aux USA), ce courant passe, ou plutôt "transipre" partiellement dans la cathode suite au défaut d'isolement et vient alors se superposer au signal musical, produisant un ronflement à 50Hz, qui n'a rien à voir avec le ronflement à 100Hz par défaut de filtrage HT. Ce phénomène affecte le plus souvent les tubes de puissance, au courant de chauffage plus élevé, ainsi que le tube driver / inverseur de phase (le dernier preamp qui attaque les tubes de puissance = 12AT7 sur les Fender Silverface).
je suis pas super convaincu sur le changement de son grâce au changement de lampe
sinon j'ai pas trouvé grande différence en passant par exemple de JJ à EH ou Tung-sol
C'est exact... Le Mojo fait encore et toujours long feu
! En changeant de marque, on peut avoir une amélioration OU BIEN rien du tout OU BIEN le contraire... Ceci dépend :
- de l'état du tube lui-même, de ses dispersions / différences de caractéristiques (rappelez-vous les 30% dont j'ai parlé plus haut)
- de ses paramètres de fonctionnement dans l'ampli.
- des réglages que l'on fait dans l'étage concerné.
Soit autant de variables qui ne permettent pas de conclure définitivement sur une généralité.
Y'a vraiment les cas ou c'est monté en tube chinois d'origine ou l'upgrade est audible
Et il y a l'inverse aussi... Il existe des tubes chinois qui fonctionnent remarquablement bien, sans défauts... Je me souviens (et je dois encore en avoir) d'un lot de 12AX7WA Sylvania USA NOS qui étaient pour la plupart affectées de "ring-effect".
Ou à la limite sur le gain, même en restant sur de la 12AX7 certaines ont plus de gain que d'autre.
Pour des tubes neufs, en bon état, installés sur le même montage, avec les mêmes réglages, les mesures montrent que les écarts de gains sont assez modeste. Avec 1K5+25µ à la cathode, 1M à la grille, 100K à la plaque (préamp Fender typique), on obtient un gain de 60 +/- 5, soit +/- 10% grosso modo, d'après mon expéreince. Cela n'a pas beaucoup d'influence sur le son en soi.
Par contre, une différence dans les courbes caractéristiques du tube par rapport à celles du datasheet peut provoquer une saturation plus précoce ou une production d'harmoniques (distorsion) différente, autrement dit un "comportement" du tube différent, plus ou moins intéressant pour nous guitaristes rois de l'overdrive et du ail gaine. Et ceci pour un gain restant somme toute similaire, autour de 60. Fender avait donc bien conçu ses circuits (tirés des manuels de la RCA) pour obtenir des performances stables... C'est la raison pour laquelle il a été si copié (Marshall, Boogie...).
Un point important dans la sonorité d'un tube est son
degré de vide poussé, en particulier pour les tubes de puissance que l'on fait saturer au volume, à l'ancienne...
Un tube dont le vide n'est pas très poussé est un tube "doux", entrant progressivement en saturation, compressant facilement, avec du sustain. Le timbre est dépourvu d'agressivité, c'est l'idéal pour le vrai Blues américain black. Un bon exemple de tubes de ce type sont les 6L6GC naguère fabriquées par RSD en hollande (anciennes usines Phillips). La contrepartie est que ces tubes ne durent pas très longtemps sur les circuits d'amplis d'aujourd'hui, trop poussés pour sortir des watts à tout prix : ils s'usent vite, surchauffent et s'emballent, leurs caractéristiques se dispersent rapidement, ils deviennent microphoniques suite aux dilatations des électrodes lié à l'échauffement excessif... Ils font merveille sur les Bassman 40W silverface, ainsi que sur les Deluxe-Reverb en lieu et place des 6V6, durant alors plus longtemps, moyennant un réglage de bias adéquat.
A l'inverse, un tube à vide très poussé est un tube "dur", qui produit plus de watts clean avant d'entrer dans une saturation souvent plus coupante, aux attaques incisives, au timbre plus aggressif... Bon pour rester en clean dynamique à fort volume, ou pour l'Arde-Roque ou le Métal-Mazda. Un exemple est la 5881/6L6WGB JAN-CHS fabriquées par Tun-Sol dans les 50s-60s, à usage militaire (JAN = Joint Army Navy). Le lot NOS que j'ai en stock est trié à +/- 1% right out of the box. L'avantage est que ces tubes sont endurants, stables, durables, fiables dans le temps... C'est le tube de choix pour le Fender Twin-Reverb, le Boogie MKI et MKII.
Les 6L6GC que vend MESA se situent globalement entre les deux, comme celles de leurs concurrents RUBY, JJ, etc... Et c'est là un bon compromis timbre/fiablilité, finalement, ceci d'autant mieux qu'un tri a été fait pour éviter les mauvaises surprises, comme vu dans un post précédent.
Voilà - j'espère que mes explications sont claires...
A+!